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Les jolies colonies de vacances

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Une ribambelle de gones chantant en chœur devant un écrin de montagnes, un jour d’été. A partir des années 1960, les vacances s’incarnèrent ainsi pour de nombreux petits Brondillants.

Poursuivez l'Histoire : Retrouvez ici le texte complet de l'article "Histoire et Patrimoine" dont un extrait est présenté dans le magazine municipal B[r]ONjour n°34 de Mars 2024.

L’été est arrivé. Et avec lui, la fin de la classe dans les écoles de la commune. Mais comment occuper les enfants ? Leurs parents continuent à travailler pendant encore plusieurs semaines, ou n’ont pas prévu de partir quelque part durant leurs congés. Consciente de la chose, surtout dans une ville dépassant à présent les 40.000 habitants, la municipalité s’efforce de les envoyer en colonies de vacances. Elle s’en remet d’abord à la Caisse des Ecoles de Lyon, qui prend en charge 122 gosses brondillants et les envoie en juillet et en août soit à la campagne, soit et plus volontiers à la mer. Réussite totale. Au point qu’en 1968, notre ville décide de se doter de son propre centre de vacances. Où cela ? En pleine montagne, à Saint-Julien-en-Vercors, et plus précisément à La Matrassière. Là, à près de 1000 mètres d’altitude, on achète un terrain d’un hectare, et surtout une ancienne ferme disposant d’un grand bâtiment, aussitôt aménagé pour abriter une vaste salle-à-manger faisant aussi office de salle de jeux, des dortoirs, une infirmerie, et des chambres pour les moniteurs et les monitrices. Les premiers enfants y sont accueillis dès l’été 1969 : 76 garçons et filles de 8 à 14 ans, pour lesquels les familles versent 10 francs par jour et par enfant, soit 1,5 euro, en partie pris en charge par les organismes sociaux.

Les familles versent 10 francs par jour

Et commence alors le bonheur. La journée débute par un réveil en douceur, chaque enfant pouvant prendre son petit déjeuner entre 7h30 et 8h30, « ce qui contentait à la fois les dormeurs et les lève tôt ». Puis, le cacao ou le café avalés, la matinée est occupée à des activités manuelles ou de plein-air, « afin de profiter du beau temps qui a accompagné les enfants pendant tout leur séjour ». L’après-midi, place à une heure de sieste ou de jeux de société, puis tous les gosses foncent dehors, afin de se promener sur les sentiers du Vercors, jouer, chanter, ou se muer en enquêteurs pour résoudre les énigmes posées par leurs moniteurs.

Cerfs-volants ou tapis de laine

La pluie vient-elle jouer les trouble-fêtes ? Pas de problème, les activités manuelles prennent le relais, avec au programme la réalisation de comètes, de tableaux en peinture sur verre, de colliers de perles, de cerfs-volants, ou de tapis de laine. Les enfants s’y adonnent à fond. Mais ce qui leur plait le plus, ce sont les cueillettes de framboises en bordure des chemins. Miam ! Et surtout, la sortie de deux jours, avec pique-niques, jeux de piste et camping en plein air. Un vrai régal ! Le soir venu, il reste encore suffisamment de forces pour assister aux veillées, peuplées de danses folkloriques, de contes et de chants. Puis, à 21 h 30, « tout le monde au lit ». Le séjour se passe ainsi, durant quatre semaines, et laisse chez les filles et les garçons des souvenirs impérissables. Si vous avez été l’une d’elles ou l’un d’eux, vous ne les avez certainement pas oubliés. Ces colonies se succédèrent à Saint-Julien pendant des années, avec un succès tel que la municipalité leur ajouta bientôt des classes de neige et des classes vertes. Donnant ainsi raison au refrain de Pierre Perret : « tous les ans, je voudrais que ça recommen-en-ence, you kaïdi, aïdi, aïda » !

Aline Vallais

Sources : Délibérations du conseil municipal, 1968-1982. Bulletins municipaux, 1969-1994.

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