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Napoléon à Bron

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Sur ce pont de Lyon (pont Bonaparte), Napoléon est acclamé en 1805, et en 1815 lors du retour de l'île d'Elbe. Illustration : Henri Félix Emmanuel Philippoteaux (1815–1884)
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Durant ses nombreux périples à travers l’Europe, Napoléon Bonaparte a eu plusieurs fois l’occasion de passer par Bron. Retour sur l’un de ses voyages.

Poursuivez l'Histoire : Retrouvez ici le texte complet de l'article "Histoire et Patrimoine" dont un extrait est présenté dans le magazine municipal B[r]onjour n°14 d'Avril 2022.

1805. Napoléon Ier est alors en pleine gloire. Il s’est fait couronner empereur des Français un an auparavant, et vient de se proclamer roi d’Italie. Il entend donc recevoir la couronne de son nouveau royaume à Milan, dans la cathédrale de la ville. Un long chemin l’attend : parti de son palais de Fontainebleau le 31 mars, il ne parvient à destination que le 8 mai ! Les routes de son trajet ont beau être impériales, les carrosses n’ont évidemment pas la vitesse de nos voitures du 21e siècle. Mais, surtout, l’empereur entend profiter de son voyage pour visiter les villes situées sur son itinéraire, rencontrer leurs habitants, et renforcer sa popularité. C’est ainsi qu’il arrive à Lyon, accompagné de l’impératrice Joséphine de Beauharnais, le mercredi 10 avril 1805. Accueilli par une foule immense et par une ville décorée de toutes parts, il séjourne dans la capitale des Gaules pendant six jours.

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Durant ce laps de temps, il visite chaque quartier, s’enquiert des embellissements potentiels, reçoit tout ce que Lyon compte comme notables, s’émerveille devant les soieries des canuts, félicite Jacquard, inventeur d’un génial métier à tisser, assiste à la messe de Pâques célébrée en la cathédrale Saint-Jean par son oncle le cardinal Fesch, et enfin, se rend au Grand-Théâtre pour écouter des représentations musicales et participer au bal donné en son honneur. Les Lyonnais sont littéralement sous le charme, définitivement conquis. Au point que, lorsque le couple impérial quitte la ville, le mardi 16 avril, « les quais sont tellement obstrués par un immense concours d’habitants, que la voiture de l’empereur doit avancer au pas et au milieu des cris mille fois répétés de “vive l’empereur !”, “vive l’impératrice” ! » Le cortège officiel, avec ses dizaines de carrosses, sa nuée de chevaux, sa brochette de personnalités – ministres, prélats, préfet du Rhône, sénateurs, maréchaux, généraux -, et les troupes accompagnant leurs majestés, s’élance alors en direction de Chambéry et du col du Mont Cenis, qui doit lui permettre de passer en Italie.

À la lumière de l’accueil qui lui fut réservé tout au long de son trajet, l’on imagine les Brondillants préparant soigneusement son arrivée...

Parti de Lyon à 7 heures du matin ce 16 avril 1805, Napoléon atteint l’actuelle avenue Franklin-Roosevelt et Bron vers 9 heures. Hélas, les archives s’avèrent bien peu bavardes sur son passage par notre commune. À la lumière de l’accueil qui lui fut réservé tout au long de son trajet, l’on imagine les Brondillants préparant soigneusement son arrivée, bouchant les nids de poule de la chaussée, décorant les abords avec des couronnes tressées, se massant en foule pour l’acclamer à son passage, criant son nom et son titre à s’en époumoner. Une courte cérémonie eut même lieu au carrefour du boulevard Pinel, lorsque le Préfet du Rhône passa le relais à son homologue de l’Isère, puisque c’est ici que se situait la frontière des deux départements.

Puis les voitures impériales changèrent très probablement de chevaux à la « poste de Bron », un relais de diligences qui se dressait alors en bordure de l’aérodrome actuel. Napoléon alla-t-il jusqu’à planter le cèdre du Liban qui se dresse aujourd’hui devant notre mairie ? Malheureusement, aucun élément ne vient confirmer cette belle légende urbaine.

Aline Vallais
Sources : A.-F. Delandine, Passage à Lyon de leurs majestés Napoléon Ier… (1806) ; A.-M. Perrot, Itinéraire général de Napoléon (1846, p. 544) ; R. Zins, Lyon et Napoléon (2005). Archives du Rhône, E dépôt 29/22, 1 M 162.

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