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François-Henri Désérable

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©Francesca Mantovani/éditions Gallimard

François-Henri Désérable, auteur d’“Un certain M. Piekielny”, est l’invité de la deuxième “Carte blanche à...” organisée par la Médiathèque Jean Prévost en 2018-2019. Il parle de ce qu’il va proposer dans le cadre de ce projet et bien sûr, de littérature…

 

Qu’est-ce qui vous a incité à accepter l’invitation de la Médiathèque de Bron ?

C’est mon ami Pierre Ducrozet, écrivain dont je tiens les livres en haute estime, qui a participé à la première Carte blanche. Lorsqu’il a fallu chercher un nom pour la suite, il a pensé à moi, et m’en a dit tant de bien que je ne pouvais pas refuser. Je suis heureux de pouvoir reprendre le flambeau pour cette deuxième édition, avant de le passer à mon tour l’année prochaine.

Qu’allez-vous proposer ?

Nous allons projeter un ou deux films au cinéma Les Alizés. Il y aura sans doute “La Promesse de l’aube“, d’Éric Barbier - avec Pierre Niney dans le rôle de Romain Gary et Charlotte Gainsbourg dans celui de sa mère - qui est en lien avec mon dernier roman. Et peut-être aussi “Makala”, un film plus confidentiel, sublime docu-fiction d’Emmanuel Gras, sur un jeune villageois congolais. Et il y aura une lecture musicale, avec Maruska Le Moing, grande soprano, accompagnée au piano par la très talentueuse Lucia Zarcone.

Qu’avez-vous envie de partager ?

En un mot ? La ferveur.

La Médiathèque souhaite faire plonger les lecteurs dans votre univers. Qu’aimeriez-vous qu’ils en retiennent ?

Au-delà de mes livres, de ma littérature, j’aimerais qu’ils retiennent les noms d’écrivains dont je parlerai. Vous connaissez les deux premiers vers de “Un lector”, le poème de Borges ? « Que otros se jacten de las páginas que han escrito. A mí me enorgullecen las que he leído ». En français : « Que d’autres se flattent des livres qu’ils ont écrits. Moi, je suis fier de ceux que j’ai lus ». Dans “Un certain M. Piekielny”, vous partez sur les traces d’un personnage qui apparaît dans “La promesse de l’aube” de Romain Gary. Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement chez cet auteur ? Il y a l’oeuvre - et quelle oeuvre ! - qui compte un certain nombre de très grands romans, à commencer par “La Promesse de l’aube” et “La vie devant soi”. Et puis il y a la vie, dont il a fait un chef-d’oeuvre : enfant pauvre de Wilno devenu aviateur pendant la guerre, diplomate, puis grand écrivain, deux fois lauréat du Goncourt en bernant tout son monde avant de tirer sa révérence en pleine gloire.

“Un certain M. Piekielny” a été décrit comme une déclaration d’amour à la littérature. Quelle est la littérature que vous aimez ?

C’est peut-être un lieu commun, mais ce que je cherche avant tout, en tant que lecteur, c’est une voix, une singularité dans l’écriture, ce qu’il y a d’irréductible à l’écrivain. L’histoire d’une écriture, en somme, plus que l’écriture d’une histoire.

Il est question à travers ce livre de la frontière très étroite entre réel et fiction. Que cherchez-vous dans la littérature ?

La fiction vient rehausser le réel trop souvent décevant. Je ne dirais pas qu’elle s’y substitue, non, mais qu’elle le complète. Je voudrais faire avec la littérature, avec le réel et la fiction, ce que les accords de Schengen ont fait avec l’Union européenne : abolir les frontières.

François-Henri Désérable a déjà publié chez Gallimard : “Tu montreras ma tête au peuple” (2013) ; “Évariste chez Gallimard” (2014) ; “Un certain M. Piekielny” (2017).

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