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Thomas Fersen

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©DR

Auteur-compositeur-interprète, Thomas Fersen raconte des histoires en chanson depuis 1994. Il occupe une place à part dans la “nouvelle chanson française”. Il a l’art de penser le texte et de sublimer les mots. Créateur d’un univers original et décalé, qui n’est pas sans rappeler celui de Jacques Prévert, Thomas Fersen se distingue par une gouaille populaire héritée de ce 20e arrondissement de Paris où il a grandi. Mardi 11 décembre 2018, il sera sur la scène de Camus alors qu’il tourne avec son 10e album : “Un coup de queue de vache”.

Pourquoi ce titre intrigant ?

Ça arrive à tout un chacun de prendre un coup de queue de vache quand on s’approche trop près. C’est une métaphore des coups que nous porte la vie, la vie qui nous secoue ! Cet album décrit les émois de l’homme, ses vices et ses instincts.

Vous donnez l’impression d’être un “éternel jeune homme…”

Je n’ai aucune nostalgie de mon enfance. Mais je renvoie probablement cette image car je n’ai pas quitté ma fantaisie, par bonheur. J’ai aussi gardé mon appétit de l’existence… Et essayé de cultiver ma curiosité. On vous qualifie “d’artisan des mots”, de “ciseleur des rimes”... Je n’aime pas tant les mots que le langage, et l’esprit que l’on y met de soi. J’aime la conversation. J’ai toujours eu une oreille musicale pour la langue. Plutôt que jouer avec les mots, c’est la narration que j’aime : je continue à être l’enfant qui se racontait des histoires quand il jouait dans sa chambre. Les animaux peuvent en être les personnages, comme dans les contes. Ils peuplent mon dernier album mais n’en sont pas les héros. L’héroïne, c’est la petite fille qui grandit, que l’on suit dans ses évolutions.

On dit aussi de vous que vous êtes un “trublion”, un “poète”, un “oiseau rare”…

Oui je suis un trublion : j’ai toujours gardé mon réflexe de désobéissance. Poète ? Oui aussi, mais par moments seulement : la poésie, ça ne se décrète pas ! Enfin, oiseau rare, certainement. Je revendique ma singularité. Pour être artiste, il faut être à part…

Vous allez vous produire à l’Espace Albert Camus… Parlez-nous de vous en scène.

Toutes mes chansons sont écrites pour le spectacle vivant. C’est d’ailleurs ainsi que j’ai commencé : mes chansons, je les chantais dans les piano-bars, avant de signer avec une maison de disques. Elles se prêtent bien à la scène car elles racontent des histoires. Ce qui est
savoureux dans le spectacle vivant, c’est le moment de communion que l’on vit avec le public. Sur scène, on peut s’affranchir des codes, on vit un moment séparé du monde, suspendu dans le temps.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Mes échanges avec les autres sont ma principale source d’inspiration ! Tout à coup, au détour d’une conversation, un mot me frappe, une idée me touche, que je note sur mon téléphone, quand je sens qu’il y a matière à développer. Et puis, je me nourris de mes lectures : je lis souvent dans le train. Les auteurs sont mes compagnons de voyage. Les livres accompagnent nos tranches de vie, comme les chansons le font…

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