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Philippe Vezin

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Portrait de Philippe Vezin
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"Alternatives aux transports collectifs, nouvelles initiatives de mobilités, nouveaux enjeux de la sécurité routière"

Philippe Vezin, Directeurs de recherche à l’Ifsttar a développé avec Anne Aguiléra le thème suivant : "Alternatives aux transports collectifs, nouvelles initiatives de mobilités, nouveaux enjeux de la sécurité routière" lors de la première Rencontre des Savoirs du cycle 4, jeudi 15 octobre 2015, à la Médiathèque Jean Prévost.

Bron Mag : Pourriez-vous nous présenter la conférence du 15 octobre ?
Philippe Vezin : Les transports sont en pleine mutation. La mobilité évolue vers une demande à la carte et personnalisée. Individuels ou partagés, autonomes, automatiques, connectés ou électriques… de nouveaux véhicules arrivent.
C’est toute notre perception en terme de mobilité qui change. Covoiturage, autopartage, transport à la demande, vélos en libre service… nous allons vers une sortie du paradigme de la voiture individuelle à tout faire, et entrons dans l’univers du véhicule "serviciel".

On passe d’une logique de propriété, à une logique d’usage. Toutes nos habitudes de déplacement vont changer. On va vers une révolution car les combinaisons vers des transports "collectifs individuels", c’est-à-dire partagés, sont infinies.

BM : Avec quelles conséquences ?
PV : Cela pose beaucoup de questions, notamment en terme d’acceptabilité de la société. Des questions sociologiques, liées au cognitif, que ma collègue Anne Aguiléra abordera. Mais il y a aussi des conséquences en matière de sécurité routière. De nouveaux sujets de recherche apparaissent. Nous travaillons au Laboratoire de Biomécanique et Mécanique des Chocs (LBMC) sur des modèles qui essayent de prédire le mieux possible les déplacements, de détecter et prévoir les conséquences d’un accident. L’automatisation va réduire le nombre d’accidents, leur gravité. Mais cela pose d’autres questions avec d’autres types de blessures et de chocs.

Il faut donc repenser la façon d’appréhender la sécurité, l’accessibilité des véhicules, leur confort, leur ergonomie… avec des enjeux économiques énormes.

Il faut aussi protéger les usagers des modes doux qui se développent. On travaille par exemple sur la modélisation des comportements des piétons.
La ville va se transformer, et tous ces véhicules, ces modes de transport devront cohabiter.
Comment les faire vivre ensemble ? Là aussi, il y a un vrai questionnement. L’évolution est en marche et elle est inéluctable.

 

BM : Des exemples ?
PV : La voiture autonome induit une réflexion sur l’aspect évolutif d’un habitacle qui deviendra — c’est ce qu’on nous promet — un espace de travail ou de détente. Que se passe-t-il en cas d’accident ? L’humain, en train de faire autre chose, doit-il reprendre le contrôle ? Comment le véhicule va-t-il interagir avec son environnement ?
Autre exemple, imaginons de petits véhicules électriques autonomes qui s’attachent, forment un train sur un long
trajet, et se séparent une fois à destination. Ou encore des véhicules autonomes qui viennent vous chercher sur commande en bas de chez vous lorsque vous avez un avion à prendre à 5h du matin… Cela fait un peu sciencefiction, mais c’est pour demain !

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