Patrimoine
Maison Forte

Chevaliers vivant à la pointe de l'épée, ou beaux messieurs emperruqués soucieux des arts et des lettres, les seigneurs de Bron se sont succédé entre les murs du château, écrivant des pages fortes de l'histoire brondillante.

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Etape 2 - Les seigneurs de Bron

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Le 14 janvier 1794, la guillotine dressée sur la place des Terreaux met fin à la vie du marquis Louis de Leusse. Ainsi s'éteint le dernier seigneur de Bron, accusé par le tribunal révolutionnaire d'avoir conspiré avec les Lyonnais révoltés contre la République. Un pan de l'histoire brondillante s'arrête, qui avait vu pendant près de 600 ans se succéder les maîtres de la maison forte, la famille de Bron d'abord, puis la famille de Laube et enfin les de Leusse.

 

Ces seigneurs de Bron font leur première apparition dans l'histoire de manière tonitruante : en 1202, les quatre frères Guillaume, Aymar, Aymon et Pons de Bron, sèment la terreur sur un domaine qu'ils venaient juste de vendre à l'abbaye d'Ainay, mais dont ils voulaient garder tous les revenus ! Des durs à cuir en somme, qui même s'ils n'appartiennent pas à la grande noblesse, ne s'en laissent pas compter et entendent bien faire leur loi sur leurs terres... même lorsqu'elles ne leur appartiennent plus. Néanmoins au 13e et au 14e siècles, ces petits seigneurs de village rentrent peu à peu dans le rang, en mettant leur épée au service des élites de la région - les archevêques de Vienne et de Lyon d'abord, puis le comte de Savoie et enfin le Dauphin de Dauphiné, dont ils deviennent des vassaux. Ces puissants protecteurs n'empêchent pas certains membres de la famille de Bron de payer chèrement leur fidélité : en 1268, messire Pierre de Bron, devenu homme de confiance de l'archevêque de Vienne, mais trop brutal envers les Viennois, est assassiné par des proches du prélat. Son meurtre révolte les seigneurs des environs de Bron, notamment ceux de Pusignan, qui pendant onze ans mènent une guerre féodale contre les possessions des Viennois. Bron se retrouve au centre des combats menés par ces chevaliers du Moyen Age, jusqu'à ce qu'une paix soit signée à Bourgoin, le 12 octobre 1279. Quelques générations plus tard, la famille de Bron se rallie aux Dauphins du Dauphiné, et se voit confier la garde de certaines place-fortes de la principauté alpine. Ainsi, de 1367 à 1369, Jean de Bron devient le "châtelain" de Thil, sur les bords du Haut-Rhône, avec pour mission d'en administrer les terres au nom du Dauphin, et de mener des expéditions militaires pour surveiller son territoire.

 

Au 16e siècle, Gervais et Ennemond de Bron, derniers représentants de la dynastie de chevaliers portant le nom de notre ville, vendent leurs biens. La maison forte vit alors un tournant. Désormais, ses propriétaires n'appartiennent plus à de vieilles lignées de la noblesse d'épée, mais à des familles d'origine roturière, enrichies par le commerce puis anoblies par le roi ou par l'exercice d'une charge anoblissante dans l'administration des finances ou dans la justice. En 1555, la seigneurie de Bron est ainsi achetée par Catherine de Laube, épouse d'un marchand lyonnais, puis passe à son neveu Gaspard, l'un des Cent gentilshommes de la cour du roi Henri IV. Les de Laube restent à la tête de la maison forte jusqu'à l'époque du roi Louis XV, dans les années 1760. Sous leur "règne", la seigneurie de Bron connaît un nouvel âge d'or. Outre les redevances féodales qu'ils lèvent sur les habitants du village, les de Laube possèdent en effet plus de 330 hectares de terres, de vignes et de bois, répartis entre plusieurs "mas", des domaines qu'ils louent à de gros paysans - par exemple le domaine de Montferrat, situé entre la place Curial et le quartier de Terraillon. Ayant un pied à Bron et l'autre à Lyon, les de Laube incarnent la nouvelle noblesse de France, plus familière des beaux habits que des champs de bataille, et qui par sa culture se distingue de plus en plus de la masse des roturiers : comme André-Emmanuel de Laube (1686-1768), auteur en 1715 d'un livre sur la foi chrétienne, intitulé Réflexions morales et métaphysiques sur les religions. La dynastie des de Laube prend fin en 1767, lorsque Jeanne-Antoinette de Laube épouse Louis de Leusse, qui devient seigneur de Bron. C'est ce Louis de Leusse qui est guillotiné à Lyon en 1794. Sa veuve garde après sa mort la maison forte de Bron, puis son fils Thimoléon de Leusse la vend en 1834 à l’un de ses fermiers nommé Nicolas Mas

 

Pour aller à l'étape suivante :

  • Revenir sur l'avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny.
  • Marcher en direction du sud (en tournant le dos à la place Curial et à l'église), et prendre la 4e rue à gauche, le Chemin Vieux. Petit bonus au passage : en marchant sur ce "chemin vieux", vous empruntez un tronçon de l'ancienne voie romaine qui reliait Lugdunum (Lyon) à Rome.
  • Passer le panneau d'accueil, puis aller tout droit, jusqu'au pont marquant l'entrée du fort.

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