Patrimoine
Ancienne caserne Raby

Après la Seconde Guerre mondiale, l'armée abandonne le fort de Bron et les batteries de Parilly et de Lessivas. Bron perd ainsi son importance stratégique. Mais la présence militaire se poursuit encore pendant près de 50 ans, à travers l'importante caserne de gendarmerie du quartier Raby.

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Etape 6 – La caserne Raby

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Tout a commencé à la fin des années 1950. A cette époque, les troupes de la gendarmerie – États-majors de région et de département, gendarmes départementaux et gendarmes mobiles, et aussi médecins, mécaniciens, enquêteurs – étaient dispersées dans plusieurs quartiers de Lyon, comme la caserne Suchet ou la caserne Sala, située rue Sainte-Hélène, en plein centre de la Presqu’île. Ces bâtiments étant aussi anciens qu’exigus, le déménagement vers un nouveau site s’imposait. Le choix de Bron fut arrêté en 1958. Dans le quartier de Lessivas, des terrains d’une quinzaine d’hectares formaient un espace suffisamment grand pour accueillir tout le monde. L’endroit offrait toutes facilités d’accès grâce au boulevard Laurent-Bonnevay, et était en plus resté vierge de constructions parce qu’implanté aux pieds du rempart qui entourait autrefois Lyon. On n’y trouvait que des jardins ouvriers, des friches et une carrière abandonnée ; en somme, il représentait l’emplacement idéal. Quelques complications administratives freinèrent un temps la réalisation du projet. Le principal propriétaire des terrains, à savoir le département du Rhône, voulait bien les céder à la gendarmerie mais en échange du fort de Montessuy, à Caluire, où il souhaitait construire de nouveaux immeubles. Ce n’est que le 5 décembre 1960, après trois ans de négociations, que les parties parvinrent à s’entendre.

 

Les travaux purent alors commencer. Trois plateformes furent aménagées au prix de terrassements considérables. Le sommet de la colline accueillit les villas du général et du colonel, plus trois immeubles de logements : deux de 12 étages pour les sous-officiers et leurs familles et un de 5 étages pour les officiers. La plateforme du milieu, à l’emplacement de l’ancienne carrière, fut dévolue au mess (le restaurant) et à l’infirmerie. Enfin la terrasse inférieure, le long de la route de Genas, regroupa autour d’une vaste place d’armes le bâtiment de l’Etat-Major, les garages, des ateliers et des bureaux, que vous pouvez apercevoir depuis l'ancien poste de garde. Un mur d’enceinte long de plus de deux kilomètres enserra l’ensemble. Plusieurs portes permettaient de le franchir, notamment l’actuelle entrée principale, donnant sur la route de Genas, une porte d’honneur ouvrant sur le côté ouest de la caserne, et la porte donnant sur la rue Christian-Lacouture, en face de laquelle vous vous trouvez en ce moment.

 

Les premiers gendarmes et leurs familles s’installèrent ici en 1964 et 1965. Ils trouvèrent à leur arrivée une caserne ultra moderne, le nec plus ultra en matière de standing. Les livres et les journaux de l’époque multiplient les superlatifs pour la décrire : des espaces verts partout ; 60.000 m2 de surfaces bâties ; 374 appartements allant du F2 au F6 ; des fenêtres et des portes en acier ; des ascenseurs à tous les étages, même pour accéder aux caves ; "une chaufferie d’une puissance considérable de 500.000 calories heure" ; 3000 m2 de garages pourvus de portes automatiques ; une station de carburant et même un stand de tir souterrain ! On donna au site le nom d’un général de gendarmerie, Jean Raby, né en 1889, combattant de la guerre de 14, héros de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et mort en déportation en 1943.

 

En un demi siècle de présence des gendarmes, des dizaines de milliers de personnes ont occupé les lieux, puisque près de 400 familles de militaires vivaient dans la caserne Raby. Bron est devenu pour elles ce que Saumur est aux cavaliers ou Grenoble aux chasseurs alpins. Même si, par tradition, les gendarmes s’identifient davantage à leur légion d’appartenance qu’au lieu qui les accueille, la caserne de la route de Genas représentait pour beaucoup "le havre de paix", leur maison, quand ce n’est pas l’endroit de leur enfance. Maintes délégations venues du monde entier l’ont aussi visitée, comme en témoignait une collection d’objets commémoratifs exposée dans le hall d’honneur comme dans un musée.

 

Ainsi au fil du temps, la caserne Raby et ses habitants ont écrit un chapitre de l’histoire brondillante. Même si son architecture était faite de fer et de ciment plutôt que de pierre et de bois, ses bâtiments et ses monuments (entre autres la place d’armes et son blason ; le mémorial des gendarmes morts pour la France ou en service commandé ; le mur peint aussi, qui entourait la caserne et fut en son temps le plus long d’Europe), appartenaient au patrimoine de notre cité, au même titre que le fort, le parc de Parilly ou l’église Saint-Denis. Mais au début du 21e siècle, l'État décida de transférer les gendarmes brondillants vers la caserne de Sathonay-Camp, déménagement qui devint effectif en 2012. Les bâtiments de la caserne Raby furent abandonnés. Un nouveau quartier de Bron sera très prochainement construit à son emplacement, mettant un point final à des siècles d'union de notre ville avec les militaires en armes.

 

Pour revenir en centre-ville :

  • Prendre le bus C17 en direction de la Porte des Alpes
  • Descendre à l'arrêt Bron-Jules-Mas ou à l'arrêt Boutasse (correspondance avec les trams T2 et T5).

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