Mémoire
Place Curial

En 1793, Bron se retrouve en première ligne lors du siège de Lyon, révoltée contre la République.

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Etape 2 – Le siège de Lyon

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Un nuage de poussière s'élève sur la grand'route venant de Chambéry et de Grenoble. Bientôt, une armée investit la place du village et les rues alentours. Les cris fusent, tandis que les officiers se mettent en quête du maire de la commune. A leur tête, un homme commande toute la troupe ; les habitants ne sont pas long à le reconnaître. Le général Claude-Henri de Vaubois (1748-1839), l'un des aides de camp du général Kellermann, commandant en chef de l'armée des Alpes, vient d'arriver à Bron.

En ce 8 août 1793, Lyon est en pleine insurrection contre la République. Partisane des révolutionnaires modérés que sont les Girondins, alors que les Jacobins menés par Robespierre tiennent le gouvernement et font régner la terreur sur la France, la ville des canuts s'est opposée à Paris et, le 16 juillet, a guillotiné le président du tribunal révolutionnaire, Joseph Challier. Déclarés hors-la-loi, les Lyonnais se barricadent derrière leurs remparts et construisent des fortins avancés à La Guillotière et aux Brotteaux. C'est ainsi qu'à Bron, ils coupent les arbres de la forêt du village et s'en servent pour édifier leurs retranchements. La réaction du gouvernement est immédiate. Dans les premiers jours du mois d'août, plus de 60.000 hommes de troupe placés sous le commandement du général Kellermann, convergent vers Lyon et assiègent la ville. Pour faire face aux fortins des faubourgs dauphinois, Kellermann envoie son adjoint Claude-Henri de Vaubois ainsi que 500 soldats. De Vaubois établit son quartier général dans le "ci-devant château de Bron", autrement dit dans la maison forte, tandis que l'espace devant l'église est transformé en place d'armes. Les tentes de la troupe se regroupent quant à elles dans un camp fortifié situé "dans la plaine de Bron, devant la maison Dian", défendu par quatre canons. Peut-être ce camp se trouvait-il près de la route de Genas, ou bien le long de notre avenue Franklin-Roosevelt, au cas où les rebelles lyonnais auraient tenté de forcer le passage sur cette route stratégique menant en Italie.

Les hommes du général Vaubois ne se contentent pas de surveiller les insurgés de Lyon. Très vite, ils constatent que les Brondillants ne font pas preuve pas d'une grande ferveur révolutionnaire. Ainsi le curé Merlin bénéficie d'une grande estime auprès de ses paroissiens et participe activement à la vie municipale, alors que les ecclésiastiques sont partout inquiétés, souvent même emprisonnés. Plus étonnant encore, la messe du dimanche est toujours très fréquentée et les réunions du Conseil municipal n'ont lieu qu'une fois celle-ci terminée. Enfin pour couronner le tout, il n'y a nulle part d'arbre de la Liberté, ce symbole révolutionnaire par excellence ! Aussitôt, une poignée de soldats rassemble manu militari les membres du Conseil municipal et les invite à en faire planter un immédiatement. Dès le lendemain, le 14 août 1793, toute la population s'assemble sur la place de l'église et assiste à une cérémonie en grande pompe : un arbre est décoré d'une flèche, d'une oriflamme et d'un bonnet phrygien achetés le matin même à un forgeron, tandis que défilent les tambours, les artilleurs et les dragons en uniforme. Après un dernier tir de canon, tous arrosent copieusement l'évènement avec du vin du pays, gracieusement offert par la municipalité.

Ce jour-là, nos concitoyens d'hier en furent quitte pour la peur. Leurs voisins Lyonnais devaient moins bien s'en tirer. Balayés après de rudes combats, les fortins avancés ouvrirent la route de La Guillotière, d'où l'armée des Alpes bombarda sans relâche la Presqu'Ile durant les mois d'août et septembre. Les canons disposés au nord et à l'ouest de Lyon en firent tout autant, et après deux mois de siège la ville, meurtrie, affamée, partiellement incendiée, fut contrainte de se rendre. Une terrible répression s'abattit sur les vaincus, le gouvernement allant jusqu'à décréter que Lyon serait détruite, et rebaptisée "Commune Affranchie". Parmi les victimes se trouva le marquis de Bron, Louis de Leusse. Ayant choisi le mauvais camp, il fut décapité sur la place des Terreaux le 14 janvier 1794.

 

Pour aller à l'étape suivante :

  • Depuis la place Curial, prendre la rue de la Pagère et tourner sur la 5e rue à gauche, la rue de la Batterie.
  • Continuer sur cette rue jusqu'à l'entrée de la résidence "Le Lessivas", aux n° 29 à 45, d'où l'on apercevra sous les arbres, les mouvements de terrain et les vieux murs signalant la présence de l'ancien fortin (propriété privée, le parc de Lessivas ne se visite pas).

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