Mémoire
Hangars de l’aéroport

En 1910, alors que l'aviation est encore balbutiante, une poignée de passionnés crée ce qui allait devenir l'un des plus importants aéroports de France.

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Etape 1 - La naissance de l’aéroport

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Accès :

  • Prendre le tram T2 en direction de Saint-Priest et descendre à l'université Lyon 2.
  • Prendre alors le bus 52, direction Vaulx-en-Velin-La Grappinière (fréquence : un bus toutes les 12 à 15' en semaine), et descendre à l'arrêt "Triangle de Bron".
  • Revenir sur vos pas et tourner à gauche, sur l'avenue Charles-de-Gaulle, puis marcher en direction de l'aéroport.
  • S'arrêter 100 mètres avant le parking du magasin Feu Vert, à un endroit d'où l'on bénéficie d'une vue dégagée sur les grands hangars de l'aéroport. 

Attention : pas de bus le dimanche. Descendre alors du tram T2 à l'arrêt Les Alizés et marcher le long de l'avenue Franklin-Roosevelt puis de l'avenue Charles-de-Gaulle jusqu'au point indiqué.

Mai 1910. Moins de sept ans après le premier vol historique des frères Wright, aux Etats-Unis, un grand meeting d’aviation se tient à Villeurbanne. Pendant une semaine, les meilleurs pilotes d’Europe s’affrontent dans des compétitions de vitesse, de distance, d’altitude et même de poids des passagers. L’évènement est un triomphe. Plus de 100.000 personnes admirent le merveilleux ballet des fous volants dans leurs drôles de machines. La fête terminée, la cité de l’aviation construite pour l’occasion est rapidement démontée. Les fiançailles de Lyon avec l’avion vont-elles en rester là ? Non. L’engouement du public a été tel qu’un banquier lyonnais, M. Bouchet de Fareins, contacte le maire de Bron dès l’été 1910. Il souhaite aménager près du fort, sur des terres agricoles bordées par la route nationale 6 et le carrefour des Sept Chemins, un « champ d’aviation » comportant des hangars pour les aéroplanes, des tribunes et bien sûr une belle pelouse longue d’un kilomètre, d’où pourront s’envoler les Blériot, Farman, Antoinette et autres Voisin composant les flottilles aériennes de l’époque. Orientée perpendiculairement à la route nationale, cette première piste se situe alors exactement en face de l'endroit où vous vous trouvez actuellement, et non à l'emplacement qu'elle occupe aujourd'hui. M. Bouchet de Fareins prévoit aussi l’installation d’une Ecole Nationale d’Aviation, l’une des toutes premières au monde. Son projet est soutenu par l’Aéroclub du Rhône, par le constructeur d’avions Roger Sommer (1877-1965), et compte dans ses rangs un grand pilote de l’époque, Albert Kimmerling (1882-1912).

L’affaire avance à la vitesse d’une fusée. Avec l’aide efficace de la municipalité brondillante et notamment de Michel Lacroix, passionné par les sports en tous genres, les travaux sont menés tambour battant et s’achèvent dès l’automne 1910. Une dizaine de hangars en toile et en bois surgissent alors le long de la route de Grenoble, garnis d’une vingtaine d’avions aux cocardes tricolores. Une grande fête aérienne s’annonce pour l’inauguration, prévue d’abord le jour de la Toussaint puis repoussée au 13 novembre 1910. Les journaux de la région proclament l’évènement : « Aujourd’hui dimanche, réunion fort intéressante au champ d’aviation route de Grenoble. M. Sommer, l’aviateur si connu, vient tout exprès pour essayer la magnifique piste de l’Ecole sur son plus récent appareil, un nouveau monoplan exposé au dernier salon de l’aviation de Paris. Avec les vols qu’il exécutera, avec ceux de M. Mouthier sur monoplan et ceux de M. Kimmerling sur biplan, cette fête sportive n’aura rien à envier aux plus beaux meetings aériens ». Hélas, une tempête empêche les grands oiseaux aux ailes de tissus de prendre l’air. La fête tombe à l’eau et le public s’en va. Enfin, les 18 et 19 novembre 1910, le beau temps aidant, les pilotes Legagneux, Kimmerling et Ruchonnet s’envolent devant un grand nombre de spectateurs. « La lutte entre les hommes-oiseaux a été véritablement émouvante. On les voyait se croiser dans le ciel,  se porter à la rencontre l’un de l’autre, s’éviter par des voltes rapides, reprendre leur essor à tire d’aile et, brusquement, se laisser tomber sur le sol en une descente hélicoïdale terriblement dangereuse, comme de grands oiseaux blessés ». Le succès, à vrai dire, est assez modeste. Il faut attendre encore un an pour que la piste prenne son réel essor. Du 28 mai au 6 juin 1911, elle accueille une étape de la course aérienne Paris-Rome. Les champions d’Europe, les officiels et plus de 80.000 personnes participent à la fête. L’aéroport de Bron est né. Que passe encore un an et, en été 1912, l'armée installe en face des installations civiles, un centre d'aviation militaire constitué d'une dizaine de grands hangars en toile et en bois, qui accueillent bientôt deux escadrilles d'avions Farman. L'aéroport allait désormais, et jusqu'en 1972, offrir un double visage, à la fois civil et militaire.

En 1914, il est un temps question de supprimer la toute nouvelle base aérienne. Mais la guerre éclate, qui change ces plans du tout au tout. Dès les premiers coups de canons, en août 1914, la déroute des armées françaises au nord-est du pays oblige les avions, les pilotes et les mécaniciens du 2e Groupe d'Aviation basé à Reims, à se replier sur Bron. L'aéroport devient dès lors une véritable ruche débordant de militaires, que faute de place on loge au fort, dans les batteries de Lessivas et de Parilly, et jusque chez l'habitant, en attendant que soient construits de grands baraquements qui transforment le champ d'aviation en une véritable caserne pouvant abriter plusieurs milliers de personnes. En quatre ans de conflit, 12.000 hommes sont ainsi formés dans ses différentes écoles de pilotage, de mécanique, d'assemblage d'avions et de chauffeurs automobiles avant de monter au front, ce qui contribue à faire de Bron le plus important centre d'aviation en France.

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