Patrimoine
Carrefour du boulevard Pinel et de l’avenue Franklin Roosevelt

Au cours des années 1930, la Croix-Rouge française implante à l'entrée de Bron, un établissement hospitalier aux allures de palais de la santé.

1317

Etape 1 - Le dispensaire-école de la Croix-Rouge

Off

Accès :

  • Tram T2 ou T5, descendre à l'arrêt Le Vinatier.
  • Rejoindre le carrefour du boulevard Pinel et de l'avenue Franklin Roosevelt.

 

Il se dressait juste là, devant vous, à l'angle de l'avenue Franklin-Roosevelt et du boulevard Pinel, en face de l'hôpital du Vinatier. Imaginez une immense villa style 1890-1900, haute de deux étages et pourvue d'une tour d'angle, à la manière d'un château. Côté rue, rien ne la distinguait des palais de campagne que les industriels lyonnais possédaient dans les quartiers de Monplaisir et de Montchat. Ses grandes fenêtres, ses corniches et ses colonnes signaient la bourgeoisie de son premier propriétaire, Victor Vertadier, et non un établissement de santé. Même chose côté cour, où des galeries dignes d'un hôtel particulier donnaient sur un beau parc boisé. Seul le drapeau de la Croix-Rouge, flottant au-dessus de la porte d'entrée, et deux discrets panneaux identifiaient les lieux : un dispensaire, doublé d'une école d'infirmières.

C'est en 1931 qu'une association humanitaire fondée en 1881, l'Union des Femmes de France (UFF), qui devait fusionner en 1940 avec d'autres associations pour fonder la Croix-Rouge française, décide de s'installer à Bron. Elle achète pour ce faire "un immeuble qui remplit toutes les conditions d'air et de lumière nécessaires à une fondation sanitaire", situé de surcroît à proximité de la nouvelle Faculté de médecine de Lyon et de l'hôpital de Grange-Blanche, alors en voie d'achèvement. Les maçons interviennent, et muent en quelques mois l'ancienne maison bourgeoise en une "clinique-école, à la fois médicale et chirurgicale, clinique qui fonctionnera dès 1932 et qui, tout en rendant service aux malades de la région, aidera beaucoup à la formation des élèves infirmières". Le succès de l'institution est immédiat. Moyennant une faible contribution, voire la gratuité totale pour les personnes aux revenus modestes, les patients reçoivent des soins réputés pour leur qualité. La trentaine de lits des débuts, installés dans les pièces de réception de la villa, deviennent vite insuffisants, au point qu'entre 1933 et 1936, l'UFF construit une aile supplémentaire pour agrandir son dispensaire. Un bloc opératoire, des chambres totalisant près de 100 lits, des salles de cours pour une centaine d'élèves infirmières, et des bureaux pour l'administration et pour la directrice, Mademoiselle Savariau, rejoignent alors le bâtiment initial.
Tout au long des années 1930, la presse vante les mérites de l'établissement brondillant : avec "son service externe de médecine et de chirurgie, ses services dentaires, d'ophtalmologie et d'oto-rhino-laryngologie, complétés par celui des consultations prénatales", il est décrit comme un dispensaire "parfait", à la pointe du progrès. N'y pratique-t-on qu'une médecine de pauvres ? Pas du tout. "Il reçoit les soins de MM. les Docteurs attachés aux grands hôpitaux de Lyon, aussi cet hôpital-école est-il toujours au complet". Les élèves infirmières, quant à elles, suivent une formation en trois ans, en complément à celle qu'elles reçoivent aussi à l'hôpital des Charmettes, à Villeurbanne. Puis elles partent exercer leur métier un peu partout en France et jusqu'au bout du monde : l'une d'elles se retrouve ainsi dans un village perdu au fin fond du Pakistan !

"L'hôpital-clinique du Vinatier", comme on l'appelle à l'époque, connait son apogée au cours des années 1940 et 1950. En 1948, il prodigue ainsi 9123 journées d'hospitalisation et pratique 770 opérations, soit deux par jour en moyenne. Il incarne alors un idéal, celui des personnes qui ont voué leur vie à soulager la souffrance humaine, sous la bannière internationale de la Croix-Rouge. Mais le bond en avant effectué par la médecine au cours des années 1960 et 70 rend obsolète le dispensaire brondillant. La Croix-Rouge décide de concentrer ses efforts sur son établissement de Villeurbanne, et vend la belle villa de l'avenue Franklin-Roosevelt. Elle est alors détruite, pour permettre l'agrandissement du carrefour du boulevard Pinel.

 

Pour aller à l'étape suivante :

  • Depuis la station de tramway, prendre à droite le boulevard Pinel, puis marcher jusqu’à l’entrée de l’hôpital du Vinatier.
  • En franchir la porte, puis aller jusqu’à la chapelle.
  • Là, tourner à droite et marcher sur environ 300 mètres, jusqu’au bâtiment de la Ferme du Vinatier.
  • S'arrêter devant les ruines du Mas des Tours, visibles à gauche sur une pelouse faisant face aux bâtiments de la Ferme.

Ajouter un commentaire

En cours de chargement...
Un nombre illimité de fichiers peuvent être transférés dans ce champ.
Limité à 12 Mo.
Types autorisés : png, gif, jpg, jpeg.
Un nombre illimité de fichiers peuvent être transférés dans ce champ.
Limité à 12 Mo.
Types autorisés : txt, pdf, doc, docx.
1

Illustrations

  1. Vignette
    Arrêt sur image : Bron il y a 100 ans. Le dispensaire de la Croix-Rouge (2 avenue Franklin-Roosevelt)
  2. Vignette
  3. Vignette
    Décor hérité de l’ancienne villa
  4. Vignette

Participez !

En photos

#bronpatrimoine

Postez vos photos via votre compte Instagram avec les hashtag #bronpatrimoine, #bronmemoire et #bronnature et vous les verrez peut être publiées sur cette page des Chemins des savoirs.

Aucun commentaire disponible.

 

Postez votre contribution

Une anecdote, un souvenir, une histoire, une image à partager sur la mémoire, le patrimoine ou la nature à Bron, envoyez-nous vos contenus via le formulaire ci-dessous et ils seront peut-être publiés sur le site de la Ville !

Vous n'avez pas trouvé ce que vous cherchiez ?

Rechercher