Patrimoine
Hôpital neurologique

Un siècle après la construction de l'asile du Vinatier, Bron renforce sa vocation hospitalière en voyant coup sur coup l'ouverture de deux nouveaux établissements : l'hôpital neurologique en 1963, et l'hôpital cardiologique en 1970.

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Etape 4 - L’hôpital neurologique Pierre Wertheimer

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La construction de l'asile du Vinatier en 1869 allait marquer pour plus d'un siècle et demi le visage de la partie occidentale de Bron et du quartier attenant de Lyon, en les vouant à une vocation hospitalière. Toute la colline de Montchat et une partie de ses flancs se couvrirent dès lors d'institutions médicales. Le premier établissement à rejoindre le Vinatier est l'hôpital Grange-Blanche. Attiré lui aussi par de vastes espaces agricoles encore libres de toute occupation, et surtout par un air pur éloigné des pollutions urbaines et industrielles, il est l'oeuvre du maire de Lyon Edouard Herriot et du fameux architecte Tony Garnier, et voit le jour de 1913 à 1933. Avant même l'inauguration de Grange-Blanche, la faculté de médecine de Lyon installe ses locaux en 1930 à deux pas du nouvel hôpital, de l'autre côté de l'avenue Rockefeller. Puis vient le tour de l'hôpital des armées Desgenettes, édifié à partir de 1938 et inauguré en 1946.

Arrivent les "Trente glorieuses", les années 1950-1970. Le bond en avant effectué par la recherche médicale impose la construction de nouveaux établissements, non plus destinés à couvrir tous les champs de la médecine comme l'est Grange-Blanche, mais désormais voués à une seule spécialité, afin d'être plus performants. Pour concrétiser cette mutation, c'est tout naturellement vers "le quartier des hôpitaux" que se tournent les Hospices Civils de Lyon, en édifiant "neuro-cardio". Très souvent assimilé à un seul hôpital dans l'esprit des habitants de la région lyonnaise - celui dont le grand bâtiment se dresse comme un bateau dominant le boulevard périphérique -, "neuro-cardio" est en fait constitué de deux établissements distincts : l'hôpital cardiologique (le "bateau"), et l'hôpital neurologique, qui se situe en face de vous.

Le traitement des maladies et des accidents du système nerveux et du cerveau, a pendant longtemps été laissé aux soins des médecins psychiatres, les patients atteints par exemple d'un AVC, se voyant relégués aux côtés des malades mentaux. Il faut attendre 1897 pour qu'un service de neurologie soit ouvert à l'Antiquaille, puis 1933 et 1934 pour qu'il s'installe à Grange-Blanche, à l'initiative du doyen Jean Lépine, chef de service à l'hôpital du Vinatier, et de son adjoint Pierre Wertheimer. L'on commence alors à soigner les affections neurologiques, et à opérer les patients qui peuvent l'être via la neurochirurgie. Les troubles dont souffre une partie de la population, comme les méningites, les accidents vasculaires-cérébraux (AVC), les traumatismes crâniens, la sclérose en plaque ou encore la maladie de Parkinson, sont enfin pris en compte. Lyon apparait dès lors en pointe dans la lutte contre ces maladies, le service de neurochirurgie du docteur Wertheimer étant le premier ouvert en France. Son développement devient tel qu'en 1950, le local de Grange-Blanche s'avère insuffisant à accueillir tous les patients ainsi que les nouvelles techniques rendues possibles par les progrès de la recherche. Aussi, Pierre Wertheimer réclame-t-il la construction d'un établissement spécifiquement dédié à la neurologie et à la neurochirurgie - là encore, il s'agit d'une première en France.

Ses voeux sont entendus et, quatre ans plus tard, en 1954, les Hospices Civils de Lyon décident d'édifier un nouvel hôpital à Bron, sur la partie nord du domaine du Vinatier. Les travaux commencent en 1957 et se déroulent jusqu'en 1962. Les architectes choisis par les HCL, Antonin et Alain Chomel, rompant avec le système pavillonnaire mis en oeuvre à Grange-Blanche, trop gourmand en équipements et faisant perdre beaucoup de temps en déplacements du personnel, adoptent l'architecture des hôpitaux américains et construisent une grande barre haute de sept étages et longue de 220 mètres. Le bâtiment se divise en deux secteurs. Au sud, côté soleil, s'ouvrent les chambres pouvant accueillir 460 lits. Au nord, se trouvent les blocs opératoires, les laboratoires et les locaux administratifs. Le tout constitue un ensemble ultra-moderne : ses équipements à la pointe du progrès, sa conception même, amenant les médecins à travailler en équipe et non plus isolément comme auparavant, représentent une véritable révolution dans le domaine de la neurologie et de la neurochirurgie.

Depuis un demi-siècle d'existence, l'hôpital Pierre Wertheimer, baptisé du nom de son fondateur en 1981, n'a cessé sa marche vers le progrès, comme en témoignent les nombreuses annexes venues s'ajouter au bâtiment initial. Avec cet établissement, Bron est devenu un pôle d'excellence médicale reconnu dans la France entière. Un rôle que la construction de l'hôpital cardiologique allait encore amplifier.

 

Pour aller à l'étape suivante :

  • Depuis l'hôpital neurologique, continuer d'avancer le long de la voie autobus en direction du boulevard périphérique
  • S'arrêter à l'extrémité est de l'hôpital cardiologique, à l'entrée d'un parking d'où l'on aura une belle perspective sur l'ensemble du bâtiment.

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Illustrations

  1. Vignette
    Photo Georges Vermard ; bibliothèque municipale de lyon / P0702 B02 11 755 00005
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    Photo Georges Vermard, Bibliothèque municipale de Lyon / P0702 B02 11 755 00008
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    Photo Georges Vermard, Bibliothèque municipale de Lyon / P0702 B02 11 755 00002

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