Mémoire
Allée des Scouts

Depuis 1965, Bron dispose de l'un des plus beaux hippodromes de France. Un spectacle à ne manquer sous aucun prix, lorsque s'y déroulent des courses hippiques.

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Etape 7 - L’hippodrome

Off

Accès :

  • Depuis les Alizés, prendre le tram T2 et descendre à l'arrêt Parilly - Université.
  • Depuis l'arrêt de tram, traverser l'avenue Pierre-Mendès-France et se diriger vers le boulevard des Turfistes, qui longe l'hippodrome et que l'on prendra sur la droite.
  • Puis prendre sur la gauche un sentier longeant la clôture de l'hippodrome.
  • Contourner le virage de la piste de galop par l'allée du Laricio.
  • Aller jusqu'au carrefour avec l'allée des Scouts, d'où l'on découvrira un beau panorama sur l'ensemble de l'hippodrome et de ses tribunes.

1er mai 1965. Beaucoup de Brondillants se souviennent encore de l’évènement. Une foule considérable est venue assister aux premiers moments du champ de course flambant neuf. Cinq mille, six mille personnes peut-être, ont envahi les tribunes : des parieurs bien sûr, mais aussi de simples promeneurs venus en curieux avec leur famille, une foule de passionnés d’équitation, sans oublier les propriétaires des pur sangs qui, pendant deux jours, vont courir sur la pelouse. Et puis il y a aussi les employés de ces 300 entreprises qui, pendant deux ans et demi, ont travaillé d’arrache pied pour faire sortir de terre ce nouveau fleuron de l’architecture hippique en général, et de l’urbanisme lyonnais en particulier. Songez plutôt. A l’intérieur d’une ellipse de 1800 mètres et le long d’une ligne droite de un kilomètre, Parilly offre un parcours d’obstacles, trois pistes d’entraînement et trois pistes de compétition : une de plat, une de steeple-chase et une de trot. Leur sol à toutes a été spécialement conçu. Sous le gazon de la piste légère, on trouve ainsi un savant amalgame de terre, de tourbe, de sable et de gravier qui la classe parmi les meilleures d’Europe, aux dires des jockeys. Tout près de là, on a aussi aménagé une vraie cité dédiée au cheval, avec 400 boxes, des logements pour le personnel, des anneaux de présentation au public (les « paddocks ») et ces allées cavalières que vous traversez quand vous vous promenez dans le parc. Surtout, le public dispose désormais d’une tribune à faire pâlir d’envie les familiers d’Epsom ou de Chantilly. Entre les pistes et l’actuelle avenue Pierre-Mendès-France, l’architecte Charles Delfante, le "père" du quartier de La Part-Dieu, a posé une véritable « maison de verre » : un bâtiment de 3000 m2, abritant les bureaux de la Société des Courses de Lyon (la SCL), les guichets des parieurs, la salle de pesage des jockeys, un restaurant panoramique et ces immenses gradins aériens, comme accrochés au ciel.

Le samedi 1er et le dimanche 2 mai 1965, ces tribunes sont donc pleines à craquer. Le premier jour est dévolu au steeple-chase (le parcours d’obstacles) et au galop. Les six pelotons de pur sangs engagés sont très vite surpris par la rapidité que permet la grande piste… et un moment désarçonnés par la largeur de la rivière, jugée un peu sévère. Le second jour, c’est au tour des trotteurs de prendre possession des lieux. A nouveau, les superlatifs fleurissent dans toutes les bouches. Le plus heureux reste sûrement le président d'alors de la SCL, André Baboin, qui assiste aux festivités aux côtés des personnalités de la région et des responsables nationaux du monde hippique, comme Marcel Boussac, le comte Niel ou le comte de Rochefort. Pour M. Baboin, Parilly est une vraie réussite.

Pourtant, l’opération relevait de la gageure. Dix-huit mois auparavant, les courses se tenaient encore à Villeurbanne, sur l’hippodrome du Grand-Camp. C’est là, tout près du parc de la Tête d’Or et de la cité du Tonkin, que la Société des Courses avait été fondée, en 1867. Pendant un siècle, des générations de lyonnais s’y étaient pressées, traversant à pied les allées du parc pour aller voir les chevaux, mêlant en une même sortie les plaisirs de la promenade, du spectacle et des guinguettes. Aller au Grand-Camp, avait un air de fête… Et puis en 1962, tout avait basculé. Le ministère de l’Education Nationale, propriétaire des terrains, souhaitait récupérer son bien pour construire une nouvelle université – le campus de la Doua. Il avait fallu très vite trouver un nouveau lieu d’accueil pas trop éloigné de Lyon, plat, suffisamment vaste et sans risque de devoir déménager avant belle lurette. Pour toutes ces raisons, Bron fut jugé idéal. Un ancien président de la SCL, Claude Gindre, nous le disait lui-même : « regardez, nous sommes à seulement 10 minutes de la ville et pourtant, on est noyé dans la verdure ; je ne connais rien de plus grisant que galoper ici le matin. Parilly est certainement le plus bel hippodrome de province ». En 1965, les nostalgiques regrettèrent un temps ce Grand-Camp qu’ils avaient tant aimé. Mais tous finirent par adopter Parilly, même les plus superstitieux. Il est vrai que fixer une inauguration un premier mai, pour un hippodrome, était particulièrement bien joué ! Ce jour là, les parieurs tentaient de faire rimer leurs mises avec bonheur…

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Illustrations

  1. Vignette
    Editions La Cigogne, Lyon

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