Mémoire
Champ

Sous l'Ancien Régime, le village de Bron était divisé en quartiers appelés "mas", un nom qui désignait aussi de grands domaines agricoles. Mas de la Déserte, Mas des Tours, Mas des Essarts, Mas de Rebufer (etc.), ils étaient pour la plupart loués à des paysans aisés. Tel était le cas du Mas de Montferrat, à l'emplacement duquel vous vous trouvez. Coup de projecteur sur un fragment de son histoire, au 18e siècle.

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Etape 1 - Les mas de Bron

On

Accès :

  • Depuis l’Hôtel de Ville de Bron, prendre le bus n° 24 en direction des Sept Chemins et descendre à l'arrêt Marne-Pagère.
  • Revenir sur vos pas en traversant la rue Gérard-Philippe puis en poursuivant le long de l'avenue Ferdinand-Buisson sur une centaine de mètres. Vous apercevrez alors, de l'autre côté du mur longeant l'avenue, l'un des derniers champs de Bron.

 

Le notaire de Villeurbanne s'est déplacé à Bron pour l'occasion. En ce 5 octobre 1761, dame Anne-Gabrielle de Menon de Ville, veuve d'André-Emmanuel de Laube, chevalier et seigneur de Bron, l'a fait venir en son château pour rédiger un acte important : le bail de location de l'un de ses plus grands domaines, le Mas de Montferrat, dont les parcelles s'étendent depuis les abords de l'église du village jusqu'au lieu-dit Terraillon. Maître Cochard, le notaire, pénètre dans la salle d'honneur du château. Le futur locataire du domaine est déjà présent, "honnête" François Payet, l'un des plus riches laboureurs de la commune, et son fils Jacques. Madame de Bron a confiance en eux et connaît leur ardeur au travail, elle peut donc leur confier les yeux fermés ce joyaux de son patrimoine. Pendant six ans, les Payet cultiveront le domaine de Montferrat. Ils laboureront ses parcelles de blé et en récolteront les moissons ; bichonneront les vignes comme de bons pères de famille ; s'occuperont du troupeau de vaches et de moutons, qu'ils mèneront paître dans les bois du Grand-Taillis, près de Parilly ; planteront chaque année une douzaine d'arbres fruitiers, et engageront pour mener à bien tous les travaux du domaine, une équipe d'ouvriers agricoles (des "journaliers") ainsi qu'un berger. Le père Payet devra lui-même mettre la main à la pâte ; gare s'il sous-loue le domaine à un étranger ou s'il s'avise de travailler ailleurs qu'à Montferrat ! Madame de Bron considérerait aussitôt que le bail est rompu. Par contre, s'il le souhaite, elle lui confiera des "voitures" - entendez des transports de récoltes jusqu'à Lyon, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.

Pour prix de la location du domaine, François Payet donnera à madame de Bron la moitié des récoltes de blé, plus la moitié du vin dès sa sortie du pressoir, lequel "sera charrié dans sa cave par les grangers (les locataires)". Concernant le troupeau, les bêtes resteront la propriété de la dame de Bron, par contre tous les veaux et tous les agneaux nés pendant la durée du bail seront partagés par moitié entre le seigneur et le locataire, de même que la laine. Outre cela, les Payet "donneront pour chaque vache qui leur sera remise, dix livres de beurre et quinze fromages par an, et pour chaque poule une douzaine et demie d'oeufs, et douze chapons et six poulets annuellement". En somme, le domaine de Montferrat contribuera à l'approvisionnement alimentaire du château de Bron, et procurera des surplus agricoles qui seront vendus sur les marchés de Lyon, rapportant ainsi à la famille du seigneur une partie de l'argent nécessaire à son train de vie.

De tels domaines existent un peu partout à Bron. Possédés par des membres de la noblesse, des institutions religieuses ou des bourgeois lyonnais, ils constituent pour les habitants de Lyon un placement sans risques et aux revenus appréciables. Les Brondillants eux, ne les apprécient que modérément. Certes, ces domaines leur fournissent du travail, mais en même temps ils font monter le prix des terres et empêchent du coup les paysans du village d'en acheter à un coût raisonnable. Madame de Bron a bien conscience du problème. Aussi demande-t-elle à ses locataires d'entretenir soigneusement les haies et les profonds fossés qui entourent son domaine de Montferrat. On ne sait jamais !

 

Pour aller à l'étape suivante :

  • Marcher sur l'avenue Ferdinand-Buisson en direction de l'église et de la place Curial
  • S'arrêter au carrefour de la rue de Montferrat, dont le nom rappelle l'ancien domaine du seigneur de Bron.

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