Mémoire
Carrefour du boulevard Pinel et de l’avenue Franklin Roosevelt

Depuis le sommet de la colline de Grange-Blanche, l'avenue Franklin-Roosevelt se déroule, toute droite, sur près de quatre kilomètres. Comme une voie romaine ! Et pour cause, l'avenue d'aujourd'hui est l'héritière directe d'une chaussée antique de première importance.

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Etape 1 - La voie romaine

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Accès :

  • Tram T2 ou T5, descendre à l'arrêt Le Vinatier
  • Rejoindre le carrefour du boulevard Pinel et de l'avenue Franklin Roosevelt.

 

Lorsqu'ils voyagent sur les voies de leurs envahisseurs préférés, Astérix et Obélix empruntent de larges chaussées dallées - les mêmes que celles que l'on peut voir à Rome sur la via Appia, ou plus près de notre village gaulois, à Saint-Romain-en-Gal et à Fourvière. Mais pour une fois, Goscinny et Uderzo se sont trompés ! Ce genre de voies dallées n'existait que dans les villes, où le trafic était très intense, et non dans les campagnes. Sitôt sorti des cités, les dalles cédaient la place à une route semblables à nos chemins de campagne. Celle qui passait par Bron a été retrouvée en 1996 et fouillée sur une courte section, rue du Père-Chevrier, près de la place Jean-Macé à Lyon : "un tronçon de voie large d’au moins 5,8 mètres y a été dégagé sur une longueur de 7 mètres. A cet endroit, la fouille a également révélé une superposition de trois chaussées successives constituées de sable, de gravier et de galets tassés, ainsi qu’un fossé de récupération des eaux de pluie", nous apprennent les archéologues.

 

Cette voie partait de Lugdunum (Lyon), franchissait le Rhône près du pont de l'Université actuel, puis allait plein est, en direction de Rome, après avoir passé par Bourgoin, La Tour-du-Pin, Chambéry et le col du Petit-Saint-Bernard. Sa destination finale dit toute son importance : cette voie reliait la capitale des Gaules à la capitale de l'empire romain. Une voie de premier plan donc. Une fois passée par la rue du Père Chevrier, elle suivait l'avenue des Frères-Lumières, puis escaladait les pentes de Grange-Blanche pour arriver à l'endroit où vous vous trouvez. Comment le sait-on ? Grâce à ses "milliaires". Tous les milles pas, soit tous les 1482 mètres, les romains plantaient de hautes bornes portant généralement un texte gravé indiquant la distance jusqu’au prochain relais et le nom de l’empereur ayant construit ou réparé la route. Compte-tenu que la traversée de Bron s'étire sur 3,6 kilomètres, son territoire devait compter deux milliaires. Or, l'un d'eux a été retrouvé au 19e siècle. Il se dressait en bordure d'un champ, à proximité du carrefour de la rue des Essarts et du boulevard Pinel, non loin d'une très vieille chapelle dédiée à Saint-Alban. Ce milliaire avait une inscription, hélas tronquée, témoignant qu'il avait été planté à l'époque de l'empereur Maximien, qui régna de  286 à 305 après Jésus-Christ, ou de son successeur Maximin empereur de 305 à 313 après Jésus-Christ.

 

Une fois passé le milliaire de Saint-Alban, les archéologues nous disent d'une voix unanime que la voie romaine filait tout droit, sous l'actuelle avenue Franklin-Roosevelt. Mais, comme Goscinny et Uderzo, ils n'ont peut-être pas tout à fait raison. En effet, un plan de Bron dessiné entre 1750 et 1780, "l'Atlas de Trudaine", représente, à côté de la "route de Grenoble" parfaitement rectiligne, et tracée depuis seulement quelques années travers notre ville, un vieux chemin ondulant un coup au nord de cette nouvelle route, un coup au sud, comme pour mieux aborder les courbes du relief en ménageant les chevaux. Et pour bien rappeler son importance passée, l'Atlas de Trudaine mentionne la présence sur ce vieux chemin, d'un ancien relais de diligences royales, la "poste de Bron". Cette vieille route subsiste encore en partie, 300 mètres à l'Est de l'Hôtel de Ville de Bron : elle est l'ancêtre direct de la rue de Prévieux, qui se prolonge vers le fort par le "Chemin Vieux". Un "Chemin Vieux" fait de graviers et de sable mêlés, comme la voie romaine qui l'a précédé. Sur ce chemin, pendant des siècles sont passées des foules de gaulois et de romains, d'étrangers venus des quatre coins de la Méditerranée aussi. Marchands, paysans, esclaves, soldats, riches ou pauvres, adorateurs de Jupiter ou déjà chrétiens, ils ont foulé le sol de Bron et ouvert la voie d'un paysage urbain qui est toujours le nôtre.

 

Pour vous rendre à la prochaine étape :

  • Tram T2 ou T5, arrêt Essarts-Iris.
  • Depuis l'arrêt du Vinatier, marcher le long de l'avenue Franklin-Roosevelt en direction du centre-ville de Bron.
  • S'arrêter au niveau de la station de Tram Essarts-Iris.

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Illustrations

  1. Vignette
    Le milliaire de Solaize, sur la voie de Lugdunum à Vienne : une borne de plus de 2 mètres de haut !
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  2. Vignette
    La carte de l’atlas de Trudaine
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  3. Vignette
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  4. Vignette
    Arrêt sur image : Bron il y a 100 ans. Le dispensaire de la Croix-Rouge (2 avenue Franklin-Roosevelt)

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