Patrimoine
ZAC du Fort

Le début du voyage à travers le passé de la ville nous fait remonter de plusieurs milliers d'années, grâce aux fouilles archéologiques menées à l'emplacement de la ZAC du Fort.

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Etape 1 - Avant Bron

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Accès :

  • Tram T5 ou bus C15, arrêt De Tassigny-Curial
  • Rejoindre l'entrée de la ZAC du fort au carrefour de la rue Paul-Gauguin et de l'avenue Maréchal de Lattre de Tassigny, au bout du quai du tram.

 

On a longtemps imaginé que "nos ancêtres les Gaulois" vivaient au milieu des bois et des bêtes, attendant patiemment que les Romains veuillent bien leur apporter tous les bienfaits de la civilisation et les rendre un peu moins primitifs. Bron n’a pas échappé à ce cliché ; son territoire d’il y a 2000 ou 2500 ans a longtemps été décrit comme une vaste forêt entrecoupée de clairières, dans lesquelles s’élevaient quelques huttes grossières, peuplées d’hommes bagarreurs et aux longues moustaches… Mais des fouilles archéologiques sont venues remettre en question ces trop rapides conclusions.

Jusqu’à la fin des années 1990, et contrairement à bien des communes du Rhône comme Lyon ou Saint-Romain-en-Gal, Bron n’avait jamais vu d’archéologues explorer les richesses de son sol. Les seules découvertes recensées se résumaient à une petite collection de silex taillés et de poteries ramassées lors de la construction du Fort, à la fin du 19e siècle, et à quelques vestiges romains (murs d'une probable villa, sépultures, four de tuilier) trouvés fortuitement en 1967-68, en creusant des tombes dans le cimetière. Il fallut attendre 1998 et 1999 pour que les premières équipes de scientifiques s’intéressent à notre ville. L’occasion leur fut donnée lors de la construction d’une extension du lycée Jean-Paul-Sartre, et surtout lors de l’aménagement de la ZAC du Fort. Avant que pelleteuses et bétonneuses n’entrent en scène, les archéologues purent se livrer à une fouille préventive sur toute la surface concernée par les chantiers.

Leurs efforts furent vite récompensés. Ils découvrirent plusieurs fosses vieilles de 6000 ans, et remontant donc aux origines de l’agriculture, à cette époque de la préhistoire qu’on nomme le Néolithique. Ils exhumèrent aussi une série de "structures" datant de l’Age du Bronze, c’est-à-dire du 14e au 9e siècle avant Jésus-Christ. Aux yeux des non-spécialistes, ces "structures" n’ont rien de très spectaculaires : ce ne sont ni des pyramides à la mode égyptienne, ni des théâtres ou des tombeaux monumentaux comme ceux du Lugdunum gallo-romain, mais plutôt des trous dans le sol, les uns assez vastes et profonds d’un mètre, d’autres plus petits et remplis de blocs de pierre, auxquels s’ajoutent quelques couches de terre charbonneuse et des kilos de morceaux de poteries.

Pourtant, ces témoins d’un passé très lointain ont rendu les archéologues enthousiastes, au point de leur faire écrire deux rapports d’une centaine de pages et plusieurs articles dans des revues scientifiques ! Ils ont d’abord été sensibles à la beauté de certains objets, comme ces coupes coniques en céramique décorées de guirlandes, ou ces grands vases à provisions (des « jarres de stockage ») hauts d’une cinquantaine de centimètres. Ils ont aussi pu comprendre comment s’organisait le site : nos ancêtres de l’Age du Bronze avaient construit ici, en face de vous, plusieurs maisons aux charpentes de bois et aux murs de torchis, autour desquelles étaient disposés des silos enterrés et des greniers bâtis sur des poteaux pour les tenir à l’abri des rongeurs. Mais ce qui a le plus frappé les archéologues, c’est l’extraordinaire densité de fosses et de structures en tous genres qu’ils ont pu dégager à l’emplacement de la ZAC : plus de 200, sur une surface d’à peine 5000 m2 ! Là se trouve le principal apport des fouilles de Bron, d’autant que d’autres chantiers menés depuis à Vénissieux, à Saint-Priest, à Décines et à Corbas sont venues conforter leurs résultats.

Devant la profusion de vestiges découverts, les archéologues ont vu la preuve éclatante d’un peuplement précoce et important de l’Est lyonnais. Au lieu des forêts touffues dont on croyait encore récemment qu’elles avaient existé pratiquement jusqu’à la Révolution française, on pense au contraire que Bron fut défrichée et mise en valeur très tôt, en fait dès le Néolithique et la Protohistoire. La tendance actuelle consiste donc à se représenter les environs du Fort, de l’avenue Franklin-Roosevelt ou du Vinatier couverts il y a 3000 ans de champs cultivés, sur lesquels s’élevaient d’assez nombreuses maisons, apparemment groupées en petits hameaux.

On ne saura jamais comment ces hameaux s’appelaient. Peut-être l’un d’entre eux avait-il déjà une sonorité ressemblant au nom de Bron ? Deux hypothèses expliquent son origine, dont une effectivement antérieure à l'époque romaine. La première voit dans "Broen" (le nom que portait la commune au Moyen Age), un prénom d'origine germanique, "Beron". La deuxième hypothèse fait remonter le nom à une époque beaucoup plus ancienne : d'après certains linguistes, "bron" serait un mot celte signifiant "colline", "éminence". De fait, si l'urbanisation de la ville a gommé la perception de son relief, de quelque côté que l'on vienne, il faut monter pour accéder à Bron, puisque la plus majeure partie de son territoire est située au sommet d'une grande colline, dominant la plaine de Lyon d'une cinquantaine de mètres d'altitude.

 

Pour aller à l'étape suivante :

  • Tram T5 ou bus C15, arrêt De Tassigny-Curial

  • Marcher sur l'avenue Maréchal de Lattre de Tassigny en direction de l'église (place Curial)

  • Prendre la première rue à gauche (rue de la Maison Forte)

  • S'arrêter face au n°6 de la rue

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